L'être humain non éveillé vit dans un monde irréel, c'est-à-dire un monde de maya et d'illusions, et il croit que c'est la réalité parce qu'il ne sait rien vivre d'autre.
Le "travail" ou l'évolution consiste d'abord à recevoir un enseignement qui explique ces choses et propose d'évoluer à partir de l'endroit où l'on se trouve. Le moyen principal à disposition pour cela est sa propre conscience, sa propre capacité d'observer et d'être conscient de ce qui entre dans sa conscience.
L'enseignement invite donc à observer .
Petit à petit, en observant, en comprenant et en approfondissant l'enseignement, on commence à voir de plus en plus les illusions, et progressivement, la réalité, le réel se dégage. Cela concerne la perception de soi-même, des autres et de la vie.
Par exemple, la jalousie, souvent perçue comme réelle, est en fait une vieille émotion résiduelle de l'enfance. Si on l'observe attentivement, en prêtant attention aux sensations qu'elle produit et au type de pensées qu'elle entraîne, on peut en démasquer l'illusion.
En faisant cela, on reste connecté à la part de soi qui observe, c'est-à-dire au réel, et on devient vraiment soi-même. Ce soi-même n'est ni en colère, ni négatif, et ne se perd pas dans des considérations intérieures négatives ; il est simplement serein en train de voir la vie telle qu'elle est !
Ou bien il se réjouit de faire ce qu'il y a à faire ensuite, comme préparer un bon repas. Dans cet état, les pensées sont claires, et l'émotion est plutôt l'enthousiasme, la joie ou la sérénité.
Ainsi, on passe de l'irréel des émotions négatives et des considérations intérieures qui s'imposent à soi, à la perception du réel. Ce processus passe nécessairement par l'observation de soi, le rappel de soi, et une attention consciente dans la présence, avec l'acceptation de ce qui est tel quel.
C'est ainsi que l'on devient plus réel et non une "momie" ou un "fantôme illusoire" qui ne fait que revivre les "vieilles salades du passé", que ce soit de sa propre enfance ou de l'enfance ou la vie d'une personne avec laquelle on est intriqué, comme un membre de sa famille ou un ancêtre, qui sont eux-mêmes des "momies" ou des "fantômes du passé".
La réalité est généralement beaucoup plus simple, surtout si l'on se concentre sur elle.
L'évolution ne peut se faire autrement. Apprendre ces choses signifie en prendre connaissance. L'enseignement spirituel sert à cela, et il met souvent en contradiction avec tout ce que l'on croyait auparavant.
Il faut choisir : rester avec ses émotions négatives ou évoluer vers plus de compassion, d'amour, de joie, de sérénité. Chacun est libre de choisir. L'évolution est cette observation, cette capacité d'être dans la vraie vie sans mettre les voiles de toutes ces émotions négatives, de tous ces souvenirs passés.
Il s'agit d'être avec ce que l'on perçoit concrètement : prendre en main, sentir la fraîcheur du bol, voir sa blancheur, entendre une traductrice, être attentif à la diversité des gens autour de soi – jeunes, vieux, intelligents, moins intelligents, avec ou sans cœur.
Ceux qui sont bloqués vivent aussi dans ce monde d'illusions. Dès qu'une personne s'éveille un peu, le monde devient plus clair, plus tranquille ou plus intéressant. Selon le tempérament, certains développeront plus de sérénité et d'autres plus de joie et d'enthousiasme.
Il est possible de choisir de rester négatif, car il y a toujours de "bonnes raisons" pour l'être. Cependant, on peut aussi tendre à une forme d'éveil et de bonheur qui ne dépend pas de toutes les situations extérieures.
Nous possédons tous en nous cet espace de bonheur intérieur, quelle que soit la situation extérieure.
Il faut donc choisir ?