Voici un nouveau cours de base de psycho-anthropologie, à partir de la tripartition de la nature humaine et des limitations qui en découlent.
Quand je vous parle de la tripartition de la nature humaine, à quoi pensez-vous ?
Bien sûr, il s’agit du corps physique, de l’âme et de l’esprit.
Attention, ici, nous ne parlons pas des centres (physique, émotionnel, intellectuel), mais bien de la tripartition fondamentale : corps, âme, esprit.
Les trois constituants de l’être humain
- Le corps physique :
C’est notre corps le plus matériel, le plus dense, qui a suivi une évolution terrestre. Ce corps physique est pénétré d’un corps de forces vitales, que l’on peut appeler le corps éthérique, qui lui permet de vivre. Ce corps physique nous permet de prendre contact avec le monde extérieur grâce à nos organes des sens.
- Le psychisme ou l’âme :
Les anciens appelaient cela la psyché ou l’âme. Elle regroupe toutes les tribulations émotionnelles et sentimentales de l’être humain.
- L’esprit :
C’est ce que nous avons déjà appelé ici l’essence ou l’esprit. Cette partie n’est pas terrestre, elle vient d’un autre monde et suit d’autres lois que les lois terrestres. Nous avons dit lors d’un précédent cours que c’était ce qui était le plus authentiquement nous-mêmes, ce qui s’incarne depuis les mondes supérieurs dans le corps de la mère grâce à l’acte créateur des parents.
La psycho-anthropologie étudie donc l’âme et l’esprit dans leur relation avec le corps physique.
La double origine de l’homme.
Un autre concept intéressant : la psycho-anthropologie nous dit aussi que l’homme a une double origine.
- Origine terrestre et matérielle :
Le corps s’est développé à partir des règnes minéral, végétal, puis animal, selon l’évolution décrite par la science (Homme de Cro-Magnon, Néandertal, Homo sapiens, etc.). La science s’arrête aux premiers hommes préhistoriques, ignorant qu’il y a eu des étapes précédentes.
- Origine spirituelle :
Grâce à cette essence, cet esprit que nous avons, nous ne sommes pas seulement liés à la Terre, mais aussi au monde spirituel. S’il y a une évolution terrestre, il y a aussi, grâce à cette essence, une évolution spirituelle possible. C’est ce que nous avons développé dans le cours sur « l’échelle du rayon de la création ».
La tripartition de l’âme
Si nous revenons à ce que nous avons appelé l’âme ou le psychisme, centre de toutes les tribulations sentimentales et émotionnelles de l’être humain, quel triste constat faisons-nous ?
Une âme proche de l’animal
Notre âme semble souvent nous rapprocher bien plus du monde animal que de réelles potentialités humaines, celles d’un homme avec un grand H. Quand nous lisons le journal ou écoutons la radio, les actes atroces commis par des hommes montrent des émotions et des pensées qui ne sont pas dignes de l’humanité, mais bien plus proches de l’animalité.
Selon Rudolf Steiner
Rudolf Steiner, père de l’anthroposophie, explique que l’âme est elle aussi tripartite :
1. L’âme ressentante :
Celle que nous partageons avec les animaux, capables d’intérioriser le monde extérieur sous forme d’émotions (peur, désirs, envies, jalousie…). C’est le monde des émotions inférieures, aussi appelée l’âme des désirs.
2. L’âme d’entendement :
C’est l’âme qui s’est développée en même temps que la capacité de penser de l’être humain, celle qui le rend capable de réfléchir. On pourrait croire que c’est une âme déjà élevée, mais, là encore, l’homme utilise souvent sa pensée de manière destructrice.
3. L’âme de conscience :
C’est l’âme que l’homme ne peut développer que depuis peu, mais qu’il est maintenant en mesure de développer. Elle doit conduire de l’expérience subjective (âme de sensation, âme d’entendement) à une expérience plus objective, à des qualités supérieures proches de l’esprit, apportant la véritable conscience morale.
Pourquoi l’âme est-elle encore si animale ?
Pourquoi nos émotions et nos pensées nous situent-elles encore plus du côté de l’animal que de l’homme accompli ? Cela s’explique par la structure de notre cerveau.
Les trois cerveaux
Nous sommes des êtres tricéphales, dotés de trois cerveaux :
1. Le cerveau reptilien
Le plus ancien, partagé avec les reptiles, crocodiles, tortues, oiseaux. Il est relié au centre moteur et instinctif, marqué par l’agressivité, la territorialité, la survie.
2. Le cerveau limbique
Permet la vie émotionnelle, partagé avec les mammifères. Plus évolué que le reptilien, mais encore animal.
3. Le néocortex
Le plus récent, propre à l’homme, permet le développement de la pensée, des civilisations, de l’art, de la culture. Il est censé sortir l’homme de l’animalité, mais n’a pas encore permis de réaliser pleinement le potentiel humain.
On constate donc que deux de nos cerveaux sont totalement animaux, et qu’un seul (le néocortex) peut nous amener à une forme d’humanité.
Manifestations de la nature animale chez l’humain
Cerveau reptilien
- Possession : des choses, des êtres, de sa famille, de ses enfants.
- Avidité, territorialité : « C’est à moi », « Ce territoire est à moi ».
- Conflits, guerres : la plupart des guerres sont fondées sur le besoin de délimiter un territoire.
- Nourriture : avidité à table, désir d’être servi en premier, jalousie de l’assiette du voisin, préférence pour le pain frais.
- Soldes : l’avidité animale se manifeste dans la compétition pour obtenir un objet, allant jusqu’à la bagarre.
Cerveau limbique
- Émotions animales : agressivité, peur, vanité, orgueil, jalousie.
- Conflits humains : de nombreux drames et conflits sont fondés sur la jalousie, la peur et les autres émotions issues de ce cerveau.
Il est intéressant de ne pas se contenter de nommer ces attitudes, mais de les observer dans notre vie quotidienne, pour voir à quel point nous sommes encore prisonniers de notre nature animale.
Quelle place pour la nature animale ?
Nous avons une nature animale, des instincts, des émotions qui en proviennent. Il s’agit de reconnaître leur place, de les accepter, mais aussi de développer l’autre aspect de notre être : l’essence, les potentialités qui révèlent le véritable humain.
Nous pouvons bien sûr nous éduquer, comme on éduque les animaux, pour canaliser les instincts et l’émotionnel. L’éducation vise à ne pas laisser libre cours à tous ces instincts ou à un émotionnel débridé.
Conclusion
Nous avons compris que nous sommes limités, d’une part, par notre nature animale (cerveau reptilien et limbique), qui explique la persistance en nous de toutes les attitudes issues du monde animal.
Demain, nous verrons une autre limitation, tout aussi importante, que cette nature animale en nous.
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